
Nous sommes aujourd’hui invités à “prendre soin “ de notre corps (de nous) et à l’écouter davantage parce que la Science (notamment la psychologie du développement et les neurosciences cognitives) met à jour son rôle central dans notre évolution. Il est notre premier espace d’existence, notre “environnement interne” où se joue une écologie importante pour notre vie.
Dès la naissance en effet, notre corps est un acteur essentiel de la construction de notre identité, il reste tout au long de notre vie partie prenante de la moindre de nos émotions, pensées ou actions. C’est à travers lui que nous ressentons, pensons, agissons et existons. C’est grâce à lui que nous sommes en lien avec notre environnement à chaque instant ; c’est en lui qu’émergent nos modes de pensée, d’action et même de création.
J’accorde volontiers une place à la dimension corporelle dans mes séances de psychothérapie. Je m’applique à créer les conditions pour remettre en mouvement ce qui est figé. “Construire”, “reconstruire”, consolider, soutenir la sécurité intérieure, sécurité depuis laquelle nous “osons” nous déployer et être davantage en authenticité.
Mon approche…
…un tissage entre
Développée au début des années 80 par Danis Bois, Docteur en science de l’éducation, la Somato Psychopédagogie trouve ses racines dans la fasciathérapie* et s’inscrit dans le vaste champ des thérapies psycho-coporelles. Elle offre un accompagnement global et profondement humain en conjuguant au soin, l’instrospection et la pédagogie. Elle s’enracine dans la chair, l’écoute, le toucher et la mise en mouvement subtile du corps.
Un de ses principes fondamentaux repose sur l’idée que le corps est le lieu de mémoire et de transformations et que son “état” joue un rôle essentiel dans notre équilibre psychique.
Le fascia, 1er organe de perception du corps
Le fascia est une fine membrane animée d’un mouvement lent. Omniprésent, il enveloppe, relie, soutient, compartimente et stabilise les structures anatomiques (os, muscles, articulations, nerfs, organes). Dans “son bon état” et son “bon mouvement”, il est LE garant de notre santé physique et psychologique.
Lorsque vous vivez des chocs (physiques ou psychologiques), ce fascia perd en élasticité, se stresse, se rétracte, son mouvement naturel est alors altéré et parfois se fige. Cette réaction d’adaptation est en principe réversible mais il est fréquent que le figement s’installe et perturbe l’équilibre général de l’organisme. Les chocs restent alors comme des empreintes, des traces internes.
Par le toucher manuel sur table (la personne reste habillée), le mouvement gestuel ou encore l’introspection sensorielle (méditation pleine présence), le praticien va redonner du mouvement à cette membrane, dans la lenteur et le respect. Cette dernière va progressivement retrouver son amplitude, ses orientations, son rythme, sa cadence et permettre à l’équilibre somato-psychique de la personne d’être réharmonisé. Le tonus psychique va être mobilisé, les parties anatomiques “figées” vont se remettre en mouvement et la personne accompagnée va retrouver une plus grande proximité avec ses sensations, points sources de ses besoins, de ses élans.
La Somato Psychopédagogie
Elaborée dans les années 50 aux USA par Fritz Perls (psychiatre et psychothérapeute allemand), Laura Perls (psychologue allemande) et Paul Goodman (intellectuel et thérapeute américain), la Gestalt est arrivée en France dans les années 70 et s’est depuis développée et structurée.
Elle s’inspire de différentes philosophies, méthodes et pratiques qu’elle intègre dans son approche : la psychanalyse, l’existentialisme, la phénoménologie, les philosophies orientales et le pragmatisme. Elle est utilisée en psychothérapie, en coaching, en développement personnel, en individuel ou en groupe. La Gestalt est une approche humaniste, en mouvement et créative et est aussi appelée la thérapie du lien, relationnelle, de “l’entre nous deux”.
Et pour cause…
Comme nous l’avons dit précedemment, depuis notre naissance nos échanges avec l’environnement sont permanents, la qualité de notre vie en dépend. Si ces échanges ne sont pas fluides, en présence, ajustés, la personne peut se sentir en souffrance. C’est ainsi que dans sa pratique et au coeur de l’approche gestaltiste, le thérapeute va s’interesser à l’expérience de contact et à sa forme.
Pleinement engagé, il va progressivement amener le consultant à être attentif à cette expérience de contact, à développer une attention au processus dans “ l’ici et maintenant ”. Il s’intéressera davantage au “comment” (je rentre en contact) plutôt qu’a comprendre le “pourquoi” (qui peut être utile mais n’amène pas forcément le changement.)
L’ espace thérapeutique en Gestalt est un espace de dialogue, de rencontre, d’expériences de la relation à l’autre. Ce sont ces expériences de contact en séances qui faciliteront le processus de transfomation et un remaniement profond des manières d’être au monde.